
Ouvrir un compte courant ne devrait pas coûter plus cher qu’un abonnement à une application mobile. Pourtant, pendant des décennies, les banques françaises ont facturé la gestion de notre argent, parfois sans que l’on sache précisément à quoi servaient ces prélèvements. Mais la donne change : la chasse aux frais superflus est lancée, et les établissements qui n’évoluent pas risquent de voir leurs clients partir ailleurs.
Comprendre les frais de tenue de compte et leur évolution
Les frais de tenue de compte désignent ces prélèvements réguliers opérés par les banques pour la gestion quotidienne de votre compte. Les banques traditionnelles s’en servaient autrefois comme d’une source de revenus stable, facturant la « maintenance » de votre compte et l’accès à différents services. Mais l’arrivée en force des banques en ligne et des néobanques a bouleversé la donne, redistribuant les cartes et forçant les acteurs historiques à revoir leur copie.
Ces nouveaux venus, qui n’ont pas d’agences physiques à entretenir, ont adopté une approche résolument différente : ils proposent des comptes sans le moindre frais de gestion. C’est le cas de Boursorama Banque ou Fortuneo, qui rendent accessibles gratuitement la plupart des services bancaires classiques, parfois à la condition d’un certain niveau de revenus. Les néobanques, elles, comme N26 ou Revolut, poussent la logique encore plus loin en supprimant totalement les frais de tenue de compte, sans condition d’entrée, et se rémunèrent sur d’autres produits comme les offres premium ou les opérations de change.
Résultat ? Les banques traditionnelles n’ont pas eu d’autre choix que de réagir. Certaines ont lancé leur propre offre digitale, d’autres ont allégé, voire supprimé, les frais de tenue de compte pour s’aligner sur la concurrence. On rencontre désormais des exceptions notables, comme certaines caisses régionales du Crédit Agricole ou le Crédit Coopératif, qui proposent des comptes sans frais de gestion. Cette dynamique favorise une évolution du secteur : la concurrence tire les tarifs vers le bas, et les consommateurs en sortent gagnants, avec des services bancaires de plus en plus abordables.
La liste exhaustive des banques sans frais de tenue de compte en 2023
Pour ceux qui veulent éliminer définitivement les frais de gestion, plusieurs établissements se démarquent clairement. Voici quelques exemples phares qui incarnent cette tendance :
- Boursorama Banque s’impose depuis plusieurs années comme l’une des références des banques en ligne, avec une gamme de comptes gratuits et sans condition de revenus pour la plupart des offres.
- Fortuneo rivalise sur ce terrain, proposant aux particuliers une gestion de compte sans frais, avec une expérience utilisateur appréciée pour sa simplicité.
- Hello bank!, filiale de BNP Paribas, séduit une clientèle à la recherche de clarté et de transparence, en abolissant également les frais de tenue de compte.
Du côté des néobanques, la dynamique reste tout aussi puissante :
- N26 et Revolut s’affirment comme des références, leur modèle reposant sur la gratuité totale de la gestion de compte, sans conditions ni coûts cachés. Leur approche numérique et leur réactivité séduisent une clientèle lassée des lourdeurs administratives traditionnelles.
Certains bancassureurs, tels que Macif ou Axa Banque, proposent aussi des comptes sans frais de gestion, à condition de respecter certains critères (détention de plusieurs produits, domiciliation de revenus, etc.), ce qui peut représenter une alternative intéressante si vous êtes déjà client.
Enfin, même les banques dites « classiques » s’adaptent. Certaines caisses régionales du Crédit Agricole, ou encore le Crédit Coopératif, affichent désormais des offres alignées sur les standards de gratuité imposés par les nouveaux acteurs du secteur. Cette adaptation traduit une prise de conscience : ignorer la demande de comptes sans frais reviendrait, à terme, à s’exclure du jeu.
Les lignes bougent, et la pression sur les établissements traditionnels ne faiblit pas. Entre les stratégies offensives des banques en ligne, la montée en puissance des néobanques et la révision des politiques tarifaires, le choix d’une banque sans frais n’a jamais été aussi vaste. Reste à chacun de trouver la formule qui colle à ses besoins… et à ses convictions. À l’heure où chaque euro compte, refuser de payer pour la gestion de son propre argent n’a rien d’un caprice, c’est désormais un réflexe de consommateur averti.


























































