Les cancers infantiles les plus courants et comment les reconnaître

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Le cancer chez les enfants est une réalité bouleversante qui affecte des milliers de familles chaque année. Contrairement aux cancers chez les adultes, ceux des enfants sont souvent le résultat de mutations génétiques plutôt que de facteurs environnementaux. La leucémie, les tumeurs cérébrales et les lymphomes figurent parmi les types de cancers les plus fréquents chez les jeunes patients.

Chaque type de cancer pédiatrique amène son lot de défis, tant pour le diagnostic que pour le traitement. L’évolution de la médecine a permis d’augmenter la survie, mais la recherche reste le moteur qui pousse les frontières de l’espoir pour les enfants et leurs proches.

Les types de cancers pédiatriques les plus fréquents

Les cancers touchant les enfants prennent des formes diverses, chacune avec ses particularités. Parmi eux, certains dominent nettement le paysage. Les leucémies comptent pour près d’un tiers des maladies malignes de l’enfant. Elles s’attaquent à la moelle osseuse et au sang, bouleversant la fabrication normale des cellules sanguines.

Juste derrière, les tumeurs cérébrales représentent un quart des cancers chez les plus jeunes. Leur localisation, au cœur même du cerveau ou le long de la moelle épinière, complique les traitements et rend chaque intervention plus délicate.

Les lymphomes touchent le système lymphatique et se divisent entre formes hodgkiniennes et non hodgkiniennes. Les localisations abdominales ou thoraciques affichent aujourd’hui des taux de guérison entre 75 et 90 %.

Le néphroblastome, connu aussi sous le nom de tumeur de Wilms, s’attaque aux reins. Grâce aux progrès réalisés, neuf enfants sur dix en guérissent. Les ostéosarcomes, qui prennent racine dans les os longs, et les sarcomes, responsables de 6 à 7 % des tumeurs chez les enfants et adolescents, font aussi partie de la liste noire.

Enfin, les neuroblastomes, qui se développent dans le système nerveux sympathique, viennent compléter cette série de diagnostics qui nécessitent une attention permanente et un engagement sans relâche pour améliorer les prises en charge.

Les symptômes et le diagnostic

Repérer un cancer chez l’enfant suppose d’être attentif à certains signaux. Si chaque type présente ses particularités, quelques signes reviennent souvent. Voici les symptômes qui doivent alerter :

  • Fatigue persistante
  • Pâleur inexpliquée
  • Perte de poids
  • Douleurs osseuses
  • Gonflement des ganglions lymphatiques
  • Ecchymoses ou saignements excessifs

Le professeur André Baruchel, expert des leucémies à l’hôpital universitaire Robert Debré, insiste sur l’intérêt d’une vigilance partagée entre familles et médecins. Des examens cliniques approfondis, couplés à des analyses sanguines et à des prélèvements (biopsies), mènent à un diagnostic fiable.

Les méthodes de diagnostic

Les techniques d’identification diffèrent selon le type de tumeur. Pour les leucémies, le diagnostic repose sur l’analyse de la moelle osseuse et des tests sanguins. Les tumeurs du cerveau exigent des images détaillées, obtenues par IRM ou scanner.

Le Dr. Sabine Irtan, spécialiste du néphroblastome, met l’accent sur les échographies abdominales et les biopsies rénales, qui permettent d’évaluer la nature et l’étendue de la tumeur. Ces démarches servent de socle pour élaborer la stratégie thérapeutique la plus appropriée.

Le rôle des spécialistes

Le travail main dans la main entre experts fait toute la différence. La fondation ARC réunit chercheurs et praticiens, comme le professeur Baruchel, pour soutenir financièrement la recherche et perfectionner les outils de diagnostic. Ce partenariat constant contribue à affiner les protocoles et à renforcer la détection rapide, condition déterminante pour la réussite des traitements.

enfants cancer

Les options de traitement et les perspectives

Guérir le cancer chez l’enfant repose sur une combinaison de stratégies, adaptées à chaque situation. En première ligne, on retrouve la chimiothérapie, la chirurgie et la radiothérapie. Le Groupe Franco-Africain d’Oncologie Pédiatrique, installé à Gustave Roussy à Villejuif, explore en permanence de nouvelles pistes pour augmenter les chances de rémission.

Chimiothérapie et radiothérapie

La chimiothérapie, arme incontournable contre les cellules cancéreuses, reste la référence pour traiter leucémies et lymphomes. Quant à la radiothérapie, elle cible notamment les tumeurs cérébrales et les ostéosarcomes. Malgré les effets secondaires que ces traitements peuvent entraîner, ils permettent d’obtenir des taux de guérison élevés. À titre d’exemple, la quasi-totalité des néphroblastomes sont aujourd’hui soignés grâce à ces protocoles.

Les avancées chirurgicales

La chirurgie a, elle aussi, connu des progrès notables. Les techniques mini-invasives, désormais répandues, offrent des interventions plus précises et limitent les suites opératoires difficiles. Des centres de référence comme Gustave Roussy investissent dans des technologies de pointe pour améliorer encore les résultats des opérations.

Perspectives et recherche

Aux États-Unis, on s’attend à ce que quelque 10 000 enfants, de la naissance à 14 ans, reçoivent un diagnostic de cancer en 2024. Ce chiffre donne la mesure de l’enjeu : la recherche et les collaborations au-delà des frontières restent la clé pour progresser. La Fondation ARC et d’autres organismes poursuivent leurs efforts pour financer des thérapies moins agressives et plus performantes, avec l’ambition d’augmenter non seulement la survie mais aussi la qualité de vie des enfants confrontés à la maladie.

Dans ce combat, chaque avancée vient éroder l’injustice du sort. La route est longue, mais chaque nouvelle victoire, chaque diagnostic précoce, chaque protocole affiné repousse un peu plus la frontière du possible pour ces enfants et leurs familles.